Mes chers trésors,
Si le temps m’appartenait,
je l’étirerais assez pour voir chaque chapitre de votre vie
pour vous regarder grandir, vous que j’ai un jour tenus dans mes bras,
devenir les âmes que Dieu a créées avec tant d’amour.
Mais la vie, mes amours, avance par saisons.
Vous et moi sommes nés dans des saisons différentes,
et c’est ainsi que cela devait être.
Vous, marchant vers demain et moi, debout dans la douce lumière d’hier,
vous observant avec émerveillement faire vos premiers pas dans le monde.
J’ai vécu assez longtemps pour savoir combien le soleil file vite dans le ciel,
combien l’enfance ne dure qu’un souffle avant de courir pieds nus vers l’avenir.
Alors parfois, quand je vous serre contre moi, je grave dans ma mémoire
votre poids léger, le son de votre rire, et vos petits bras autour de mon cou
car je sais qu’un jour ces instants ne vivront plus que dans le souvenir,
et qu’il faudra qu’il soit assez fort pour contenir ce que le temps ne peut garder.
Si je pouvais vous offrir une seule chose, ce serait celle-ci :
comprendre que la vie ne se mesure pas à ce que l’on accumule,
mais à ce que l’on porte en soi.
La foi, la bonté, la gratitude voilà les trésors qui durent.
Ils vous mèneront plus loin que la richesse, plus profond que le succès,
et plus près du cœur de Dieu.
J’ai appris que la foi ne rend pas la vie facile.
Elle assure simplement que, même dans la difficulté,
vous ne marcherez jamais seuls.
Il y aura des jours où vous ne comprendrez pas son plan
où vos prières sembleront sans réponse,
où la route sera longue et votre cœur fatigué.
Mais tenez bon, mes chéris, car Dieu est fidèle.
Il tisse la beauté à partir des fils que l’on croyait brisés.
Quand le monde vous dira d’aller plus vite, apprenez à ralentir.
Quand il vous dira de vouloir plus, apprenez à chérir ce que vous avez déjà.
Et quand tout semblera s’effondrer, rappelez-vous
c’est parfois ainsi que Dieu construit du neuf.
J’aimerais rester assez longtemps pour voir la forme de vos rêves,
rencontrer les gens que vous aimerez, vous voir marcher avec assurance
dans les chemins que Dieu tracera pour vos cœurs.
Mais même lorsque mes yeux se fermeront, mon amour, lui, ne s’éteindra pas.
Il vivra dans vos rires, dans vos prières,
dans la façon dont vous borderez un jour vos propres enfants.
Vous trouverez des morceaux de moi dans les histoires que vos parents raconteront,
dans les recettes transmises, dans la foi qui coulera doucement dans vos veines.
Vous me verrez dans les couchers de soleil, dans les matins paisibles,
dans la paix que l’on ressent lorsqu’on sait qu’on est aimé sans condition.
Et si un jour vous doutez de combien je vous ai aimés,
rappelez-vous ceci :
j’ai prié pour vous avant même de vous connaître.
J’ai remercié Dieu pour votre vie avant votre premier souffle.
Et je continuerai de vous aimer,
longtemps après que le temps ait transformé mon nom en murmure.
Alors allez, mes doux enfants courez vers la bonté de Dieu, les mains ouvertes.
Soyez assez courageux pour choisir la gentillesse, assez humbles pour écouter,
assez forts pour pardonner, et assez sages pour voir
que la joie se cache souvent dans les jours ordinaires.
Et quand je vous manqueraI…
levez les yeux.
Le même ciel qui m’a protégée veille aussi sur vous.
Le même Dieu qui a guidé mes pas guidera les vôtres.
Et quelque part, au-delà des frontières du temps,
je vous regarderai, fière, reconnaissante, et souriante,
en attendant le jour où nous nous retrouverons.
Avec tout mon amour, pour toujours,
Grand-Maman