Écoute, je ne veux plus de prince charmant.
Moi, je veux juste mon petit café bien chaud, ma tartine beurrée,
et la liberté de me gratter le ventre tranquille…
sans que personne ne me demande ce que je vais faire à manger !
Ce matin, je me suis réveillée sans réveil, sans agenda,
sans mari qui ronfle, sans enfants qui crient “Mamaaaan”…
Tout ça, c’est du passé, et je l’ai savouré pleinement.
Et surtout, sans culpabilité !
Je sais que j’ai bien fait mon travail de maman…
Maintenant, la seule qui me donne des ordres, c’est moi.
Et si j’ai envie de passer la journée en robe de chambre, eh bien je le fais !
La robe de chambre, elle ne juge pas.
Parfois, je me parle à moi-même :
“Alors, Elena, qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ?”
“Rien, Elena. Absolument rien.”
Et tu sais quoi ?
On est parfaitement d’accord.
Une relation mature, stable… avec chacun son espace personnel.
J’ai un fauteuil qui épouse déjà la forme de mes fesses,
une tasse qui me fait de l’œil à chaque fois que je la remplis de café,
et une playlist pleine de boléros, de trova et d’un peu de rock…
pour les jours où la folie me prend.
Il m’arrive de danser la cumbia dans la cuisine.
Et si je tombe ?
Eh bien, il n’y a personne pour se moquer.
Je me relève, je me frotte, je rigole… et je refais un pas.
Mais tu sais ce qu’il y a de meilleur ?
Chaque silence dans cette maison m’appartient.
Je n’ai pas besoin de faire semblant de sourire ni d’endurer des conversations vides.
La seule obligation ici, c’est d’être bien avec moi-même.
Et crois-moi : je le suis.
Parce qu’après des années à donner de l’amour, à élever,
à être là pour tout le monde… maintenant, c’est mon tour.
La solitude ?
Ah non, ma chérie !
Ça s’appelle la liberté, avec des bougies parfumées.
Alors oui… Je danse seule.
Je ris toute seule.
Et parfois, je me sers un verre de vin comme si c’était vendredi soir…
alors qu’on est mardi matin.
Parce que… qui va me dire quelque chose ?
Le micro-ondes ?
Ceci est ma fête, mon chez-moi, mon royaume.
Et dans ce royaume…
la reine dort avec des chaussettes à rayures et prend son petit-déjeuner
à base de biscuits à la noix de coco à trois heures de l’après-midi, si ça lui chante.
Et elle attend avec amour le week-end…
Quand elle voit arriver ses enfants, ses petits-enfants,
qui savent que cette vieille dame un peu folle adore sa solitude…
Mais encore plus leur présence.